Choisir un bon élevage pour avoir un chiot sain et bien dans sa tête
La bonne éducation d’un chiot se prépare. Cela passe en principe par la sélection d’un élevage de qualité connu et si possible reconnu.
Vous déterminerez la qualité de l’élevage en rencontrant, si possible, l’éleveur mais aussi et surtout en voyant dans quel environnement les reproducteurs vivent et quels sont leurs comportements.
En effet quelle que soit la race, la sélection des géniteurs sera un gage de qualité pour votre chiot, que ce soit pour des activités de travail (chasse, cani cross, agility, recherches ou autres), mais aussi pour la compagnie.
Contrairement à certaines idées reçues, c’est dans un élevage professionnel reconnu que votre chiot aura, en principe, été sevré de bonne manière ; un bon sevrage étant un des piliers de la capacité d’éducation de votre chiot. Les élevages « dits familiaux » n’ont pas toujours les structures adaptées pour des sevrages de qualité, tant par l’environnement, les infrastructures inexistantes que par le respect des règles d’hygiène et le temps consacré. Il ne faut pas oublier que le « sevrage » ne comprend pas que le fait de ne plus téter maman et de manger tout seul comme un grand.
Au-delà des caractéristiques comportementales de chaque race, ce rigoureux travail de sélection, vous apportera un chiot « bien dans sa tête ».
Selon votre souhait, votre tempérament, ce que vous recherchez chez un chien, au-delà de vos connaissances, vous pourrez vous faire conseiller par l’éleveur professionnel, pour choisir votre chiot quant à sa morphologie mais aussi beaucoup quant à son caractère, son futur comportement. Ce sont ces éléments qui vous faciliteront l’éducation de votre chiot.
Pour préparer l’éducation de votre chiot, l’idée majeure est d’être toujours dans la positivité.
Les Principes de base de l’éducation canine
Il y a quelques principes de base à retenir :
Bien choisir les mots pour parler à mon chien
Un chien, d’une intelligence normale, dans sa vie que nous trouvons toujours trop courte, ne retient que 20 à 25 mots.
Il est donc d’une simple logique d’utiliser toujours les mêmes mots afin de ne pas le perturber dans la compréhension.
Inutile donc de construire des phrases incompréhensibles pour votre compagnon mais au contraire d’utiliser des mots simples et brefs avec, si possible, des consonances distinctes. Prendre votre chiot pour un enfant et vous lancer dans de grands conciliabules ne pourra avoir que des effets néfastes sur son éducation.
La durée des séances d’éducation canine
Un chiot a une capacité de concentration au travail d’éducation relativement restreinte allant de 10 à 20 minutes. Inutile donc de faire de grandes séances, c’est la répétitivité qui vous donnera les meilleurs résultats. (Mieux vaut 2 séances de 10 minutes qu’une de 30 minutes).
Avoir une attitude positive
Votre compagnon ressent votre humeur ; inutile donc de faire une séance de travail si vous n’êtes pas « détendu et dispo ».
Le geste, notamment dans les débuts de l’éducation, joindra souvent la parole.
La récompense sera toujours le meilleur moyen d’obtenir des résultats probants.
La sévérité et les coups ne pourront que créer incompréhension et blocage de la part de votre compagnon.
Ne pas être sévère ne veut pas dire tout accepter et vous devrez régulièrement faire montre d’autorité.
Votre compagnon devra, au fil de son éducation, comprendre qu’il y a des interdits et que ces interdits, il faut les respecter.
Bien sûr, toujours dans un esprit POSITIF, vous n’envisagerez, en aucun cas, l’emploi d’un « collier de dressage ». Certains professionnels l’utilisent, d’autres pas (c’est notre cas). Ce type d’instrument ne pourrait que vous amener à un point de non-retour et un blocage de votre compagnon si vous faites la moindre erreur de communication, qu’elle fut par décharge électrique ou même tout simplement par vibrations ou Bip.
Les BONS MOTS pour une éducation canine réussie
Nous conseillons, ci-dessous, des mots que les chiots retiennent très bien de par leurs consonances distinctes ; mais rien ne vous empêche d’en utiliser d’autres… mais toujours les mêmes.
Le « C’EST BIEN » : c’est la récompense, je suis content de toi mon chien, et là, plein de caresses et de tapes affectueuses.
Le « NON » : Il s’utilisera dans toutes les situations d’interdits.
Le « ASSIS » : Il servira dans beaucoup de situations que nous aborderons ci-dessous.
Le « PRENDS » : c’est le mot de l’autorisation.
Le « PLACE » : c’est l’ordre pour que votre compagnon se tienne à la place que vous souhaitez (marche en laisse ou sans laisse, caisse de transport, espace qui lui est attribué quelque part).
Le « ALLÉ » : lorsque vous lâchez votre chien : « allé ».
Le « VIENS » : c’est le mot pour le rappel de votre chien.
Le « RESTE » : c’est le mot pour que votre compagnon reste à l’endroit que vous lui avez indiqué (l’endroit qui lui est attribué à la maison, en voiture ou pendant la sagesse au poste.
Le « DEDANS » : c’est le mot pour le faire rentrer là ou vous le souhaitez (voiture, caisse de transport, chenil…
Avec ces 9 ordres, vous avez les clés pour réussir l’éducation de votre chien que vous appellerez toujours par son nom (ici nous l’appellerons « FILOU »).
FILOU, ASSIS ! FILOU, NON ! FILOU, PRENDS ! FILOU, PLACE !
FILOU, VIENS ! FILOU, RESTE ! FILOU, DEDANS ! C’EST BIEN FILOU !!!
ATTENTION !!! Afin de ne pas perturber la bonne compréhension de votre chien, toute la famille doit utiliser les mêmes mots, enfants compris…
Les bases de l’éducation canine en pratique
Adapter l’usage des mots
Le « c’est bien » : C’est la phrase suprême …. Vous êtes content et votre chien est content, tout le monde est dans le positif !!! Vous appliquerez le « c’est bien » avec de très généreuses caresses sur la tête, l’encolure, le poitrail, à chaque fois que votre chiot à bien répondu à vos demandes. Exagérez votre joie, excitez-le, stimulez-le, le ridicule ne tue pas ! Par la douceur et l’affection, il comprendra mieux que sous les coups !!!
Le « non » : Dans toutes les situations d’interdit : non-respect de la gamelle, lorsqu’il saute, lorsqu’il s’apprête à faire un pipi où il n’a pas le droit, pour attendre de descendre de voiture, pour lui interdire un accès …etc. Associé, si besoin, au geste de lui « tirer l’oreille » sans violences mais énergiquement, le « non » n’en sera que plus efficace. Il s’agit en fait de secouer sèchement et brièvement le chien par la peau très fine et sensible qui se trouve à l’arrière de l’oreille. C’est ainsi que sa mère et sa fratrie se sont faits respecter.
Le « assis » : Faites asseoir FILOU avec l’ordre « ASSIS », prenez-le par la peau du cou et appuyez sans violence sur ses fesses, « ASSIS », « ASSIS » … et bien sûr quand il exécute : « c’est bien ».
L’éducation du chiot lors des repas
Le repas : dès le premier repas que vous donnerez à votre chiot, faites-lui prendre les bonnes habitudes.
Après la préparation de la gamelle : faites asseoir FILOU avec l’ordre « ASSIS », prenez-le par la peau du cou et appuyez sur ses fesses, « ASSIS », « ASSIS » … Il va vouloir se jeter sur la gamelle mais : « NON », « NON » et puis « PRENDS ».
Vous n’aurez pas de résultat net en une fois, c’est à force de répétition et à chaque repas que vous obtiendrez gain de cause.
La marche en laisse
Le premier principe à retenir, c’est vous qui promenez votre chien et non l’inverse !!! C’est souvent la grande difficulté des Maitres ….
La bienséance cynophile dit qu’un chien doit marcher à gauche de son maitre, notamment en concours ; alors appliquons la bienséance.
Attention au type de laisse que vous allez utiliser :
Contrairement à de nombreux effets de mode, pas de harnais qui incitera votre chien à tirer et ne pourra que lui abimer le poil si vous lui laissez en permanence. (nous reviendrons dans un prochain Blog sur les dangers et les contraintes à l’éducation du harnais, quel que soit son type et les arguments commerciaux qui vont avec ….)
Pas non plus de collier qui lui abimera le poil et sera toujours un danger potentiel quand votre chien est en liberté ou bien en laisse s’il recul et que le collier n’est pas suffisamment serré.
L’idéal est une laisse « lasso » (appelée aussi « anti traction) qui permet un bon contact et que vous ne mettrez que pour faire marcher FILOU en laisse.
Donc, équipé d’une laisse lasso, faites asseoir FILOU à votre gauche puis avancez normalement et « PLACE », « PLACE ». Bien sûr il va tirer dans tous les sens, se rouler, bref se « rebiffer ». C’est vous le Maitre : « NON », « PLACE », « PLACE » en le ramenant énergiquement par petits coups saccadés derrière votre jambe gauche. Il ne faudra jamais céder, jusqu’au « C’EST BIEN ». L’« effet lasso », s’il est bien utilisé, n’est en aucun cas des sévices ou une quelconque violence, des lors qu’il n’y a pas de tension permanente. Ce sera simplement une forme d’inconfort qui obligera Filou à obéir et il comprendra très vite sans que cela lui laisse de séquelles morphologiques comme peut le faire un harnais….
Après cet acquis, marchez avec votre chien bien en place derrière vous puis arrêtez-vous en faisant une tension douce sur la laisse vers l’arrière (ce qui le fera basculer sur ses fesses et donc s’asseoir) et là : « ASSIS » ; répétez les séances jusqu’à ce qu’il s’assoie automatiquement à chacun de vos arrêts. Dès que FILOU aura compris, « gymnastiquez le » en faisant des huit, des Zigs et des Zags en le gardant toujours à coté de vous sans tension permanente avec la laisse.
N’oubliez pas la récompense : « C’EST BIEN, C’EST BIEN » …
Là encore vous n’aurez pas de résultat net en une fois, c’est à force de répétition des séances (jamais plus de 10 à 15 minutes …) que vous obtiendrez gain de cause et que vous aurez le plaisir de ne pas « vous faire balader par votre compagnon ».
Apprendre le rappel à un chien
Le « allé » : lorsque vous lâchez FILOU : « allé ». Je préconise, notamment pour la chasse l’utilisation d’un sifflet pour appuyer les mots en donnant un coup de sifflet bref : « tut » … En effet, la bonne éducation de votre chiot doit passer par cet acquis. C’est une question de sécurité, FILOU ne doit pas décider de partir de lui-même.
Le RAPPEL : c’est le plaisir d’un chien qui obéit mais aussi une sécurité. Dans de nombreuses circonstances, il pourra vous être utile de pouvoir rappeler votre chien.
Pour habituer FILOU au « rappel », n’attendez pas qu’il soit parti « à 2 km ».
Première étape, votre chien est en laisse, assis et vous reculez de 2 pas. « FILOU VIENS » en le tirant sans brutalité mais énergiquement vers vous. « VIENS, VIENS » et toujours : « C’EST BIEN ».
Ensuite, votre chien en liberté, laissez-lui faire 2 ou 3 mètres puis « VIENS, VIENS ». Je préconise l’utilisation d’un sifflet pour appuyer les mots : 2 coups brefs… « tut, tut … tut, tut»
En cas de difficulté, vous pourrez utiliser une longe de 6 à 8 mètres (Rayons équitation.) et ainsi ramener, sans violence mais énergiquement FILOU jusqu’à vous … FILOU VIENS … VIENS et toujours : « C’EST BIEN ».
Quand FILOU ne viens pas, ne lui courrez surtout pas après mais au contraire, reculez et baissez-vous en tapotant sur votre jambe. « VIENS FILOU, VIENS ! Et le sifflet : Tut, tut … tut, tut ».
Si vous n’aviez quelque fois pas de résultat, reculez encore et cachez-vous. « FILOU, FILOU, VIENS ! Et le sifflet : Tut, tut … tut, tut ». Ne vous voyant pas il va « paniquer » et décider de vous chercher et …de vous trouver…. « C’EST BIEN FILOU, C’EST BIEN ».
Attention !!! Pour les séances en liberté et tant que vous n’aurez pas le contrôle de FILOU, travaillez en zone fermée ou loin d’une route (Rappel : on peut également utiliser une longe de 6 à 8 mètres pour une raison de sécurité).
La SAGESSE au POSTE :
Le terme poste sera utilisé par les chasseurs mais définira, tout simplement, pour un chien de compagnie, l’endroit où vous voulez que FILOU reste.
Première étape, FILOU en laisse, vous allez reculer de 2 pas, tout en lui disant « RESTE » et en levant la main face à lui, « FILOU, RESTE ! » Je préconise l’utilisation d’un sifflet pour appuyer les mots : un coup long appuyé : « tuuuuut ». Immanquablement, les premières fois, il viendra vers vous ; il faudra alors avancer vers lui en lui disant « NON, RESTE » et le ramener énergiquement par la peau du cou à la place initiale. Après résultat, n’oubliez jamais le « C’EST BIEN ».
Ensuite, après un réel acquis de la première étape, même épreuve mais sans laisse. Vous reculerez ainsi de plusieurs mètres mais dès que FILOU ne respecte pas : « NON » et là encore le ramener par la peau du cou à l’endroit initial. Ne cédez jamais, sinon ……c’est FILOU qui sera le patron.
Si vous n’obtenez pas ce résultat, c’est que vous avez été trop vite dans les étapes…revenez donc en arrière.
Le « DEDANS » : Faire rentrer FILOU ou vous le souhaitez :
Que ce soit pour rentrer en voiture, dans une caisse de transport, dans une niche, une pièce : c’est « DEDANS ». Il suffit de prendre FILOU énergiquement par la peau du cou et de l’amener là ou vous le souhaitez : « dedans, dedans » ; puis, toujours le « C’EST BIEN ». Il comprendra très vite.
VOILA !!! IL N’Y A PLUS QU’A …
Surtout, ne cherchez pas à aller vite si vous voulez aller loin dans l’éducation de votre chiot.
Inutile de passer à l’étape suivante tant que vous n’avez pas d’acquis probants.
Toujours le POSITIF et la récompense suprême : LES CARESSES
Malgré ces conseils, en cas de difficultés, de manque de résultat, n’hésitez pas à vous faire aider d’un professionnel et … là encore, un vrai professionnel. Attention aux essaims d’éducateurs « comportementalistes » qui survolent le « monde canin », fraichement diplômés (ou pas toujours) sortis d’une formation par correspondance et d’une bien piètre expérience … quand il y en a une !!!
Éventuellement ?
Fort d’une expérience de plus de 40 ans, je pourrai vous conseiller sur fourniture d’une vidéo suffisamment explicite de vos difficultés. Je pourrai ainsi vous apporter les conseils nécessaires. (Un devis vous sera établi).